Entre 2021 et 2022 j’ai été artiste en résidence à La Condition Publique, à Roubaix1, où j’ai, entre autres missions, créé une oeuvre pour l’exposition Les Futurs Désirables : le Genre dans l’Espace Public. “Mon” oeuvre s’appelait : Être Soi, Ensemble et Dehors. C’était une carte 3D faite de mots entremêlant pensées liées à la réalité présente (lettres plastiques) et futur désirable (lettres en bois). Caché entre les mots il y avait un bouton jaune sur lequel il fallait appuyer pour que le titre s’illumine. Seuls les enfants l’ont vu et ont osé le faire.
Au moment d’écrire le cartel2 j’ai souhaité mentionner les personnes qui m’avaient aidées aux différentes étapes de cette création.
Un des secrets bien gardés dans le monde des “Arts” est le crédit. Derrière le crédit officiel attribué à un artiste sur le cartel sont très souvent effacées plusieurs personnes qui ont rendues l’existence de ladite oeuvre possible; des personnes soutenantes dans la vie de l’artiste, aux technicien.ne.s qui installent les oeuvres, aux assistant.e.s qui créent parfois l’intégralité de l’oeuvre physique3. Créer c’est toujours faire partie d’un écosystème (a minima) humain, mais cet écosystème a été effacé avec le temps pour raconter une autre histoire de la créativité : celle où seules quelques personnes prennent le crédit d’un travail qui a nécessité beaucoup d’interventions4.
Lorsque j’ai partagé mon désir de citer les personnes qui m’avaient aidé à faire cette oeuvre sur le cartel à ma collègue temporaire Ute Sperrfechter (je vous souhaite de travailler un jour avec elle), elle m’a répondue :
“Tu connais Donna Haraway ? (Non) Elle propose d’utiliser la connaissance située, de mentionner tout ce qui nous connecte et nous lie pour que les autres puissent savoir d’où l’on parle et d’où l’on vient.”
Cette citation est non-contractuelle, c’est ce que j’ai retenu de notre conversation.
Et Ute d’ajouter :
“En plus des personnes, tu devrais aussi mentionner les matériaux que tu as utilisé ainsi que leur provenance.”
En me suggérant cela, Ute me confrontait à une réalité : la création d’un objet exige aussi une collaboration inter-matières. En plus des humain.es qui m’avaient aidée, l’existence de cette oeuvre avait été rendue possible par les matières que j’avais utilisé et toutes les personnes qui avaient participé à l’extraction et à la transformation de ces matières. Quand on commence à réfléchir ainsi, la toile qui prend vie devient vertigineuse.
À défaut de pouvoir retracer un arbre généalogique exhaustif de l’oeuvre sur mon cartel, je lui ai tracé sa première lignée directe d’humain.e.s, de matières, et de pays, ce qui a donné ceci :
Extension d’histoire :
Humains : Cyprien Heitz, Louezna Khenouchi, Ute Sperrfechter, Camille Cario,
Marie Pereira, Fred Fruchard, Max Capart.
Matériaux : planche de bouleau (Finlande) et contre-plaqués de peuplier (Europe) de forêts éco-gérées, plexiglas et circuit dmx (Chine), polyéthylène glycol issu du plastique recyclé (Pays Bas), Led (Thaïlande).
La répercussion de la création de ce cartel fut de exactement rien du tout. En tout cas rien de visible immédiatement5.
En profondeur et en lenteur, faire ce cartel, y réfléchir, demander la provenance des matières et découvrir que le circuit dmx vient de Chine mais aussi que “c’est un circuit recyclé qui a été utilisé pour un autre projet avant toi et le sera à nouveau après l’expo” car Cyprien, super FabLabeur a à coeur de réutiliser au maximum, m’a permis de réaliser que je ne suis le centre de rien, mais que de mon centre partent des dizaines de connexions à tout instant.
À chaque moment, dans chaque interaction, des dizaines de connexions s’ajoutent ou s’effacent, passent par nous ou se décalent de nous. Pourtant, lorsque l’on lit l’Histoire, les médias, les cartels, il semblerait que la toile soit une pyramide et que la pyramide soit en réalité un point : le sommet, sur lequel il n’y a qu’un nom, soutenu par un bloc homogène, anonyme et interchangeable.
Je ne crois pas qu’il soit possible de citer toutes les personnes, toutes les espèces et toutes les matières qui forment des toiles à chaque instant, mais je crois que nous pouvons faire mieux et que nous pouvons déjà commencer par réapprendre à créditer les personnes qui nous entourent dans les actions de nos vies. Car certes, personne n’est indispensable, je peux disparaître et d’autres personnes prendront ma place, la terre ne s’arrêtera certainement pas. Mais si je disparais, tout ce que j’aurais pu faire en lien avec d’autres disparaît aussi. Est-ce grave ? Je ne crois pas, mais c’est quelque chose a apprécier. Nous ne sommes pas plus important.e.s les unes que les uns, nous ne sommes pas “spéciaux”, mais nous sommes uniques, personne ne peut faire nous. C’est plutôt chouette quand on y pense. Dommage que les histoires que l’on nous transmet et qui sont archivés alimentent l’idée contraire, celle que peu de personnes marquent l’Histoire et donc qu’il y a peu d’élus dans les livres et la mémoire collective. Cette habitude d’effacer les personnes présentes, de créer des échelles de valeur dans les contributions vide nos vies de sens. On le voit bien, une bonne partie de l’économie et du tissu social de notre pays tient sur ces personnes qui font ensemble gratuitement, bénévolement, anonymement, qui permettent à d’autres d’être payéx et créditéx pendant qu’iels sont dans l’ombre, à s’occuper des enfants, des précaires, des assos sportives, des personnes dans la rue, des sans-papiers, des festivals etc. Pourquoi est-ce que tant de gens acceptent de faire tout ça ? Parce que faire ensemble donne du sens à la vie, c’est comme cela que nous sommes faits.
Il y deux ans j’ai lu Vivants de Misha Maynerick Blaise. C’est un livre pour enfants qui raconte l’histoire de l’Univers et comment tout est interconnecté (l’idée cauchemar de la moitié de nos partis politique). J’y ai appris que depuis la création de la Terre, il y a 4.5 milliard d’années, il y a toujours exactement le même nombre d’atomes de carbone. Le carbone est nécessaire pour tout organisme vivant : un tyrannosaure possédait des atomes de carbone, les coquillages aussi, les humaines aussi etc. Si les atomes de carbone sont nécessaires pour créer un organisme vivant mais que leur nombre n’a jamais évolué, cela signifie que nous sommes toutes et tous des êtres recycléx. Les atomes de carbones qui nous constituent ont traînés ailleurs et à notre mort ils iront voir ailleurs. Chaque organisme vivant présent sur cette planète aujourd’hui est une incarnation éphémère faite d’atomes imbibés d’autres vies, c’est un peu dingo, non ? En voilà une entreprise écologique, rentable et efficace.
Nous sommes le produit de bien plus que nos parents ou notre lignée sanguine, nous sommes faits de poussières d’étoiles6 et des atomes qui sont font la teuf et déménagent depuis 4,5 milliards d’années7 pour n’en nommer que deux. Et pourtant, nous écrivons notre Histoire de façon binaire, verticale, avec quelques noms dominants pour rendre les choses digestes, et puis aussi pour centraliser l’argent et le pouvoir.
Histoires - Archives - Crédits
Trois piliers dans la construction de notre réalité, dans la préservation de notre passé, et dans la création de notre futur.
Trois piliers sur lesquels nous pouvons agir, que nous pouvons transformer, et qui donnent du sens à notre présence ici.
Je parle souvent des histoires, aujourd’hui je m’intéresse aux crédits8.
Le crédit c’est dire “merci à unetelle” ou “bravo à untel”. Autrement dit “ton existence a permis l’émergence de quelque chose qui n’aurait pas pu naître sous cette forme sans toi”. Cela paraît sans doute grandiloquent mais nommer une personne c’est comme faire circuler une histoire, c’est lui donner vie au sein du groupe. Cela peut-être fugace, cela peut n’avoir l’air de rien provoquer, en surface, mais je suis persuadée que chaque crédit fait avec le coeur donne des points d’énergie à la personne créditée. Les idées dans les jeux vidéos ne sortent pas de nul part.
Si être en lien et participer donnent du sens au quotidien, ça n’est plus suffisant, il nous faut réapprendre à créditer vaste et large, jusqu’à ce que nos récits soient transformés. Jusqu’à ce qu’il soit limpide pour tout le monde qu’à chaque moment, un village d’humain.e.s, d’espèces et de matières intervient pour que ce moment existe. Jusqu’à ce qu’il nous semble impensable de croire qu’une seule personne a fait tout ça, et donc jusqu’à ce que nous sachions à nouveau dans notre ADN que tout le monde a sa place, a un rôle, a de la valeur. Ce jour-là, nous n’aurons plus besoin de créditer, car le crédit sera toujours tout et tout le monde, d’une manière ou d’une autre. En attendant, je crois que nous pouvons agrandir les brèches de la révolution en transformant le récit pyramidal en toile d’araignées dans notre quotidien.
Voici donc ma modeste invitation actionnable : lorsque vous partagez une histoire, créditez la personne, podcast, revue etc. grâce à qui vous l’avez découvert.
Quoi, c’est tout ?
C’est si peu en effet, et pourtant si tout le monde faisait ça, la circulation des histoires serait transformée et nous entamerions la longue rééducation de notre réalité. Je pourrai partager beaucoup d’exemples de crédit et aussi d’absence de crédit (“merci mille fois pour tout ce que tu as fait, sans toi blablabla,” et derrière ton nom n’apparaît nul part. Je suis sûre que vous êtes nombreux.se.s à avoir connu ça) mais je vais me concentrer ici sur la façon dont j’essaye de transformer l’utilisation du crédit avec les stories sur Instagram. Si vous n’avez pas Instagram, cette même idée est transposable partout et dans la vie palpable aussi.
L’un des comportements que les réseaux sociaux nous ont fait adopter est de regarder des milliers d’informations passer, sauf que contrairement à la télé, à la radio ou aux journaux, nous avons nous aussi la possibilité de faire circuler ces informations. Cette option est déjà un outil d’une puissance folle : nous avons tous les jours la possibilité de faire vivre une histoire un peu plus longtemps. Ce que je propose c’est de créditer la personne qui nous a permis de faire circuler l’information que nous partageons. Très souvent nous voyons quelque chose en story, nous cliquons pour voir la vidéo ou en lire plus, et puis parfois nous partageons. Mais la plupart du temps, les gens partagent comme s’iels n’avaient pas vu cette info grâce au partage d’une personne avant elleux. Depuis plusieurs années j’ai pris l’habitude de mentionner le nom de la personne par qui je découvre ce que je repartage. J’écris via @machine ou merci à @bliblabu.
Je crédite la personne qui m’a fait découvrir quelque chose, “alors que c’est tout ce qu’elle a fait” pour trois raisons :
pour lui faire savoir que ce son geste a eu un impact au moins sur moi, au point où non seulement j’ai découvert quelque chose grâce à elle mais en plus voilà que je repartage à mon tour aux personnes qui me suivent. Je vois ça comme un cercle vertueux : en signifiant que ce que quelqu’un.e fait est vu, j’espère qu’iel continuera à prendre son espace et à faire circuler ce qui l’anime.
pour se rappeler que nous sommes un point relais sur une toile qui est vaste.
Nous ne pouvons pas mentionner tout le monde tout le temps, mais nous pouvons faire le travail de mentionner au moins une personne ce qui, au cumul, va finir par signifier beaucoup de monde et nous permettre de regoûter à la diversité et la multiplicité de nos influences.
pour démocratiser le crédit. Aujourd’hui créditer c’est donner de l’importance à quelqu’un.e, c’est mettre en lumière une personne, or on a tendance à estimer que ça se mérite. Qu’il faut faire des choses “incroyables et spectaculaires” pour que l’on parle de nous. Mentionner l’autre pour avoir fait un petit geste, je trouve ça beau et révolutionnaire. Si on veut penser groupe et collectif, il faut redistribuer les crédits de façon plus généreuse.
Nous n’avons pas besoin d’être en lien avec des millions de personnes, nous avons besoin d’être en lien avec des personnes qui nous disent “je te vois et ce que tu fais m’influence”. Ça n’est pas un égo-trip, nous sommes des animaux sociaux, nous avons inventé des centaines de langues et de dialectes pour pouvoir se comprendre en nuances et faire pont, une partie de ce qui donne du sens à notre vie est d’avoir la sensation d’être en conversation avec d’autres. Donner un crédit et recevoir un crédit sont des manières simples d’encourager et d’être encouragé.e pour continuer à participer.
Je suis convaincue qu’en prenant l’habitude de créditer la personne juste avant nous, celle qui a permis que, nous participons à tisser un fil que la personne après nous pourra décider de prolonger, et qu’en développant cette habitude collectivement, ce fil va devenir toile humaine et nous rappeler que nous sommes liéx, que nous avons besoin les unes des autres pour construire notre cerveau collectif, et que grâce à l’autre on découvre ce que l’on n’aurait pas pu voir seul.e.
Que vous ayez 27 personnes qui vous suivent, 270 000, ou que vous n’ayez pas de présence sur les réseaux, si vous faites circuler une histoire, vous avez toujours l’opportunité de mentionner la personne grâce à qui vous l’avez découverte. C’est un tout petit geste, si petit qu’il semble anecdotique. C’est aussi un geste qui demande un vrai travail de conscientisation et qui peut faire bouger vos lignes de perception d’une façon profonde.
Créditer est une petite générosité qui donne de la joie et permet de dire dans tout ce bruit, ce que tu fais n’es pas vain, moi je t’ai entendu, merci.
Il est temps de détruire l’idée du crédit porté par un individu. Créditons-nous les unes les uns pour ce que nous faisons, rappelons-nous que tout le monde est important et a une fonction dans notre écosystème et que nos rôles sont mouvants sur la toile. Parfois c’est nous qui sommes mis en avant dans la liste des crédits, et parfois c’est nous qui soutenons et mettons en avant en créditant.
Si vous avez l’occasion de faire circuler des histoires9 dans les semaines et les mois à venir, j’espère que vous prendrez plaisir à rajouter un crédit. C’est un pli à prendre qui prends du temps et qui n’est pas possible tout le temps10 mais c’est un pli qui a un goût de vie et qui peut nous aider à transformer notre façon de raconter l’Histoire.
Nathalie
PS : si vous venez d’arriver sur cette newsletter, bienvenue ! J’écris une newsletter tous les quelques mois sur une idée qui m’interpelle. Il y a quelques semaines j’ai écris un post pour me présenter et si vous voulez en savoir plus sur mon travail j’ai un site car je suis née en 1983. De temps en temps j’envoie des mails pour vous avertir qu’un nouvel atelier est disponible. Le reste du temps je réfléchis en marmonnant créativité, imagination, archives, histoires, circulation, crédits, univers, systèmes… et je mange.
Le cartel est un encart situé près des oeuvres donnant les détails techniques et parfois un texte explicatif de l’oeuvre présentée.
Si vous avez la force de regarder le documentaire The Price of Everything (2018), (j’ai tenu 20 minutes), vous y verrez beaucoup de vieux hommes blancs qui spéculent sur l’art et “font” de l’art. Entre autre, vous verrez Jeff Koons, artiste problématique par excellence, faire un monologue sur son génie artistique pendant que derrière lui des assistant.e.s fabriquent les oeuvres qu’il a “imaginé”. Comme il a trop d’idées et qu’il lui faudrait plusieurs vies pour tout faire, des gens qui restent anonymes et mal payés relativement au prix de vente des oeuvres de Koons font pour lui pendant que lui prends la moula et les crédits. L’histoire du patriarcat en une personne.
Le seul art qui honore toutes les personnes qui participent à l’écosystème d’une création est le cinéma. Lorsque l’on voit le nombre de personnes qu’il faut pour faire un film, ça devrait nous mettre la puce à l’oreille sur le nombre de personnes qu’il faut pour faire beaucoup de choses. L’art le plus honteux est toujours l’art des musées et des galeries. Un nom par oeuvre la plupart du temps, jamais d’espace dédié aux remerciements, aucun.e assistant.e jamais cité. L’entretien de l’illusion scandaleuse qu’une personne fait tout. Comment est-ce possible ?
Cf mon TEDx Talk Comment devenir une bonne histoire ? sur notre besoin d’avoir un retour visible, quantifiable et immédiat lorsque l’on fait quelque chose.
J’ai l’impression que tout le monde le sait mais ça n’est peut-être pas le cas : Comment les scientifiques savent que nous sommes des poussières d’étoiles ?
Je suis sûre que j’ai des atomes qui ont passé du temps dans des baleines, des éléphants, des loutres, des panthères noires, et sans doute un oiseau mais qui se perdait tout le temps. C’est dit.
Début octobre je lance un nouvel atelier pratique qui s’appelle Archiver l’Intime. Plus d’informations bientôt.
Pour rappel, j’ai créé un groupe ouvert et gratuit pour faire circuler des histoires qu’on aimerait voir survivre sur un temps un peu plus longtemps. C’est doux, sans excès et j’ai déjà pu tester plusieurs fois des histoires que je n’aurai pas connu sans cet espace. C’est une expérimentation de cerveau collectif que m’apporte de la joie, vous êtes bienvenu.e
J’ai remarqué que c’est beaucoup plus difficile de créditer spontanément à l’oral mais quand on me partage une histoire, j’essaye de demander aux gens comment iels ont découvert ladite histoire et c’est toujours hyper intéressant de les entendre réfléchir, remonter le fil de leur mémoire, créer des connexions à voix haute pour finalement retrouver la situation et/ou la personne qui a fait entrer cette histoire dans leur vie. Je vous encourage à le faire, c’est très riche et intime comme expérience.
C'est vraiment une notion cruciale le crédit, merci beaucoup de la mettre en avant. Il n'y a pas que dans les histoires qu'on raconte, je pense que tout accomplissement, y compris dans le travail de bureau mérite qu'on mentionne les personnes qui nous ont aidées à y parvenir, ne serait-ce que pour avoir l'idée, mais aussi pour la collecte de données, etc. J'essaie de le faire autant que possible et j'apprécie qu'on le fasse pour moi. Je retrouve que ça remet du liant et de la valeur dans les équipes de travail, ça enlève même du stress et de la tension, surtout quand on est tous en télétravail. Les gens se sentent moins invisibles.
Cruciale question du crédit. Je suis toujours curieuse des remerciements dans les œuvres et toujours surprise quand ils sont courts (avec aussi qq mauvaises surprises comme tu le mentionnes quand tu as passé une heure au téléphone avec quelqu’un qui a bien utilisé votre conversation, mais en a étrangement oublié la provenance…).
Le crédit rejoint l’idée qu’il n’y a pas d’idées originales nées de rien, mais bien une construction et une reconstruction et c’est beau ! Merci pour cette newsletter.